Ah, si les pressoirs pouvaient parler, que nous diraient-ils ?
Nous raconteraient-ils les premières fois, lointaines de 8000 ans av. J.C. ? Ceux dessinés sur les vases de la Grèce Antique ou sur les tombeaux égyptiens, nous confieraient-ils les paroles entendues et les saveurs des raisins de l’époque ? Les Egyptiens utilisaient des pressoirs à torsion, le raisin placé dans un sac pressé à l’aide d’un bâton, encore utilisés jusqu’au XIXème siècle en Corse, c’était donc déjà bien pensé !
Au IIe millénaire avant notre ère, le pressoir à levier s’ajouta au foulage au pied ou à la main et se perfectionna à son tour : d’un simple tronc d’arbre fiché dans un mur ou un rocher pour broyer les grappes, il fut complété de poulies, de câbles et de treuils, bientôt lui-même remplacé par des systèmes à vis.
Les pressoirs à coin, à vis ou à levier, comme utilisaient les Romains, nous éclaireraient-ils sur les us et coutumes de cette époque passionnante ? Nous parleraient-ils de tous ces siècles de labeur, de la sueur des petites gens au service, jusqu’à la Révolution, de la noblesse et surtout au clergé, seules « castes » à avoir le privilège d’en posséder ?
Dans le Bergeracois, les deux vieux pressoirs du Domaine Rigal nous livreraient-ils la mémoire des millésimes du siècle dernier, les paroles des anciens travaillant à leurs côtés, leurs enthousiasmes à voir naître ainsi, au jus s’écoulant, le dernier vin sur lequel tous les espoirs sont toujours portés ?
L’un deux, pressoir à deux bras, tout de chêne assemblé, devait aimer la double danse des bras, des torses et des jambes autour de lui, faisant couler, doucement mais avec grands efforts, le jus de raisin prometteur.
Parlerait-il du XVIIIème siècle qui l’a vu naître dans le Quercy et de l’époque d’avant phylloxéra qu’il a connu ? De son voyage en bergeracois pour rejoindre l’antre d’un vigneron collectionneur ?
Pressoir à deux bras
Et son acolyte, pressoir mécanique à cliquet de 1935, fabriqué à Bergerac par une entreprise aujourd’hui disparue – Linares Frères – se plaindrait-il de sa mise à la retraite depuis 1989, millésime de sa dernière pressée ?
Encore fringant, il peut reprendre du service si besoin.
Pourtant, les viticulteurs d’aujourd’hui lui préfèrent ceux plus modernes, mécaniques, électriques qui permettent un chargement moins fastidieux, un volume de presse plus grand, une pressée plus efficace.
Pressoir mécanique à cliquet de 1935
L’époque a changé, les pressoirs ont évolué mais découvrir au détour d’un chai un ancêtre à la belle facture titille aussitôt l’imagination et la nostalgie du temps passé que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître…
Domaine du cantonnet
24240 Razac de saussignac
Téléphone :
05.53.27.88.63
Texte : Marie-Laurence PRINCE
Bonjour,
Juste quelques mots pour vous remercier pour le travail que vous réalisez pour élever vos vins.
Nous venons de déguster une bouteille cuvée Cécile de 1993.
Oui de 1993. Même âge que mon neveu.
Elle était parfaite, excellente. Nous avons pu l’apprécier avec une bûche au chocolat. Un vrai régal.
Que de travail pour en arriver là.
Merci encore
Joël