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Emma Teyssandier vient de rejoindre son père Thierry, vigneron au Domaine du Grand Truchasson à Saint-Jean-de-Duras. Il y a 3 ans, Magali Capelle et son mari Pierre-Jean changeaient de cap professionnel pour créer la chèvrerie Les Cornes de Capella à Baleyssagues. C’est en famille qu’elles ont choisi de rejoindre celle bien plus grande de l’agriculture. Dans la cuisine d’Emma, aux fourneaux pour préparer un délicieux Croque-Duras, elles reviennent avec nous sur leur parcours respectif.

Périgord Attitude Le Mag
Emma, tu as obtenu cette année un BTS viti-oeno au Lycée de la Brie à Monbazillac et tu rejoins maintenant le domaine familial. Félicitations ! Est-ce que c’était un rêve de longue date ?

Emma Petite, je donnais volontiers un coup de main à mon père pour les travaux de la vigne ; j’ai toujours aimé ce métier. Mais chez les agris, surtout ceux de la génération de mon père je crois, il y a cette habitude de dire à ses enfants « Ne faites surtout pas
ce métier ! ». Parce qu’il est exigeant, difficile, soumis aux aléas climatiques et à une conjoncture pas toujours favorable. J’ai donc été en quelque sorte conditionnée à ne pas le faire. Après le bac, je me suis dirigée vers un master en droit privé. J’ai montré que je pouvais le faire (y compris à moi-même). Mais j’ai réalisé que ce n’était pas l’endroit où je voulais être. Alors j’ai repris le chemin de l’école pour passer un BTS viti-oeno en un an. Et cette fois, je me sens à ma place : au domaine, au côté de mon père. Je démarre bientôt mon parcours installation pour intégrer officiellement notre petite entreprise familiale.

 

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Magali, l’aventure Les Cornes de Capella est assez récente, mais déjà couronnée de succès ! Comment a-t-elle commencé ?

Magali Oui, nos fromages et nos yaourts ont été primés au Concours Général Agricole ! Et surtout nous avons aujourd’hui une clientèle locale assez fidèle. C’est très encourageant et cela nous conforte dans le choix que nous avons fait. J’étais graphiste indépendante, et Pierre-Jean mon conjoint, menuisier. Nous vivions en Gironde, gagnions bien notre vie. Mais petit à petit l’idée d’entreprendre ensemble, de nous retrouver sur le plan professionnel grandissait. Cavalière depuis toute jeune, j’ai toujours aimé
les animaux et l’élevage m’intéressait beaucoup. J’ai commencé à faire des stages dans différentes fermes, pour appréhender concrètement ce qu’impliquait le métier. C’est ma rencontre avec Catherine, chevrière en Charente-Maritime qui a été décisive.
J’ai eu un coup de cœur pour les chèvres ; ce sont des bêtes espiègles et attachantes. En 2020, nous avons acheté La Ganne. La ferme n’était plus en activité depuis deux générations, donc il y avait du boulot ! J’ai passé un BPREA à La Réole. Nous avons commencé à constituer le troupeau, une vingtaine de bêtes pour commencer. Et aujourd’hui nous sommes entourés de 48 chèvres et 2 boucs, et nous produisons des yaourts et des fromages bio (bûches, tommettes, palets natures ou aromatisés…).

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Vous avez toutes deux fait le choix de travailler en famille. Comment ça se passe au quotidien ?

Emma Nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout avec mon père, mais nos valeurs et notre vision communes nous réunissent… Et notre sens de l’humour aussi ! On rigole beaucoup. Je suis reconnaissante des moments privilégiés que nous passons tous les deux, de la manière dont il me transmet ce qu’il sait. Et je m’attache de mon côté à partager avec lui ce que j’ai appris de ma petite vie ! Je trouve ça beau de travailler en famille. J’ai 3 frères et sœurs qui sont encore jeunes. J’aimerais beaucoup qu’un jour ils nous rejoignent à leur tour… Magali Je te rejoins Emma sur l’importance de partager une vision commune. Même si parfois, il faut négocier un peu, accepter de ne pas toujours être 100 % d’accord. On n’est pas seuls et on se soutient mutuellement : c’est une force.

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Justement, à quelles évolutions, nouveaux défis à relever pensez-vous l’un et l’autre ?

Magali De nouveaux fromages ! Aujourd’hui, nous produisons uniquement des lactiques. À terme, nous souhaiterions faire de la tomme aussi. Et j’aimerais beaucoup que nous puissions accueillir des familles à la ferme, pour partager avec elles le temps d’un séjour la vie d’une chèvrerie. Emma Cela m’intéresserait aussi de pouvoir développer l’accueil au domaine. J’ai la chance de disposer grâce à mon père d’un bel outil de travail. Apporter ma touche personnelle avec quelques nouvelles cuvées est bien sûr très tentant. Mais je crois que l’un des défis majeurs qui m’attend est sans doute de faire évoluer le domaine pour qu’il puisse
répondre aux enjeux climatiques. Cela passera notamment par une réflexion sur le choix des cépages, mais aussi peut-être sur la taille de l’exploitation.

1 Brevet de Technicien Supérieur en viticulture et oenologie.

Domaine du Grand Truchasson

Emma et Thierry Teyssandier
La Sivaderie
47120 Saint-Jean-de-Duras
06 75 15 63 70
thierryteyssandier@wanadoo.fr
Facebook

Chèvrerie - Les Cornes de Capella

Magali et Pierre-Jean Capelle
195 Route la Ganne
47120 Balleyssagues
06 84 18 64 23

 

Texte Alexandrine Bourgoin

Photos Loïc Mazalrey

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